Label Emmaüs dénonce la destruction des livres par les géants du numérique
La plateforme solidaire Label Emmaüs, affiliée au mouvement Emmaüs, critique les pratiques des géants du numérique, mettant en avant son modèle économique circulaire et solidaire, en particulier dans le domaine de la librairie.
En début d’année dernière, Emmaüs a lancé une campagne intitulée « Si tu ne le portes pas, donne-le », visant à sensibiliser contre la surconsommation de vêtements sur des plateformes telles que Vinted et LeBonCoin. À présent, Emmaüs élargit son action en pointant du doigt la concurrence déloyale des grands acteurs du commerce en ligne dans le domaine du livre.
Face à la situation, Emmaüs estime qu’il est crucial de soutenir les auteurs et les librairies indépendantes en encourageant l’achat de livres neufs. Cependant, le mouvement souligne qu’un quart de la production annuelle, soit plus de 150 millions de livres neufs, est destiné à être détruit, ce qui représente un désastre écologique majeur, équivalant à la perte d’un million d’arbres.
Emmaüs insiste sur l’impact écologique considérable des livres non vendus et plaide pour un changement urgent. Cependant, les réglementations actuelles semblent favoriser la destruction plutôt que la réutilisation des livres, rendant souvent plus coûteux le stockage que la destruction et la réimpression.
Ainsi, par le biais de Label Emmaüs, le mouvement appelle à une révision du cadre légal pour favoriser la redistribution solidaire des livres plutôt que leur destruction.
« Chaque année, les points de vente Emmaüs collectent plus de 20 millions d’ouvrages donnés par les particuliers et la marketplace solidaire dispose de 2 millions de références », précise Emmaüs.
Le Label Emmaüs rappelle que « tous les livres se valent » et lance une nouvelle campagne de sensibilisation sous le nom de « Tous nos livres se valent ». Cette campagne vise à dénoncer la consommation compulsive encouragée par des géants tels qu’Amazon, AliExpress et Shein, menaçant à la fois l’environnement et les commerces locaux.
« Où sont les lois pour empêcher Temu de dépenser 2 milliards de dollars sur les réseaux sociaux de Meta en 2023 ? Où sont les lois pour empêcher Amazon de proposer la livraison gratuite, ou Shein de proposer 8 000 nouveaux produits par jour ? Qu’attend-on pour intervenir ? », interroge Maud Sarda, co-fondatrice du Label Emmaüs.
Elle souligne l’urgence de combattre ces pratiques commerciales et d’adopter des solutions plus durables et équitables pour éviter la disparition des coopératives locales.